Récit d’une conquête : la Coupe du Brabant U16H

« On était en mission. »

Ça fait deux semaines maintenant. Deux semaines que cette finale s’est jouée.
La pression est retombée, les émotions se sont calmées… mais les images, elles, sont toujours aussi vives. Comme si c’était hier.

La finale, elle avait commencé bien avant le coup d’envoi. Dès la veille à l’entraînement, quelque chose s’est déclenché. Jad, joueur expérimenté de R1, est venu partager son vécu. En quelques mots, en quelques regards, il a fait comprendre aux gars qu’ils n’étaient pas seuls. Ce n’était plus un simple match, c’était une mission. Une promesse silencieuse entre eux.

Le jour J, dans le vestiaire, je n’ai pas parlé de systèmes ou de tactiques. J’ai parlé de cœur. D’attitude. D’état d’esprit. De la capacité à se concentrer sur ce qu’on contrôle, à lâcher prise sur le reste. Dorian Dombret, mon assistant, a pris la parole. Il a été clair : « Vous êtes dangereux à tous les postes. Si vous avancez ensemble, rien ne pourra vous arrêter. » Le message était passé. Le feu était allumé.

Et dès les premières minutes, ils ont mis le feu sur le terrain. Une défense intelligente, intense, presque étouffante, provoque des pertes de balle chez l’adversaire. En attaque, c’est fluide, inspiré. La balle circule, les espaces s’ouvrent. Théo, notre n°1, attaque sans relâche. Fautes provoquées, paniers marqués, et voilà déjà +15 à la mi-temps. Le coach adverse tente de casser la dynamique, multiplie les changements défensifs. En vain. Rien ne freine notre impact physique dans la raquette.

Mais une finale, ça ne se gagne pas sans un vrai combat. Le 3e quart-temps, c’est le retour des ombres. St-Augustin se réveille. Leur n°9 entre en transe, enchaîne 14 points d’affilée, et les voilà revenus à portée. Leur press tout terrain est brutal, mais nos gars tiennent. Plient, jamais ne rompent.

Le dernier quart, c’est un bras de fer. Faute après faute, panier après panier. Jamais plus de 2 points d’écart. Le cœur bat à cent à l’heure. Et au milieu de ce chaos maîtrisé, Théo entre dans une autre dimension. Inarrêtable. 15 points sur les 20 du quart, des rebonds arrachés, des drives imparables. À chaque lancer, la salle explose : « MVP ! MVP ! ». Et Louaï… Louaï, qui rentre ce dernier tir à 3 points, celui qui fait passer les Castors à +2. Le coup de poignard.

Derniers instants. Une série de lancers de part et d’autre, puis un raté… La balle flotte, les corps se jettent… et puis ce biiiiip strident. Le buzzer. Zéro au chrono. +2 Castors.

La salle explose. Les familles, les joueurs, les cris, les larmes. Et moi, je m’assois. Juste une seconde. Pour regarder. Pour sentir. Pour comprendre : on l’a fait. Ils l’ont fait.

À ce moment-là, on n’était plus une équipe.
On était Champions.

Les images parleront d’elles-mêmes.
Merci à Leonardo Fanti pour les magnifiques photos

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